Si on me touche, je n'existe plus

Nobody Nowhere

Si on me touche, je n'existe plus

Tel est le tître choisi pour l'édition française de ce récit autobiographique d'une intensité rare.

Sur un blog, une lectrice s'interroge de la véracité de son témoignage. Un lecteur curieux de voir les personnes autistes elles-mêmes s'exprimer, reconnaitra très vite pourtant la qualité extraordinaire de ce récit. Donna Williams n'a pas vécu une vie facile. Elle raconte de façon détâchée les épisodes les plus douloureux de sa vie, de son enfance.. Elle décrit des attachements, des ressentis, des attitudes bien proches de celles que nous connaissons dans l'autisme. Ces moments qui nous paraissent à nous les plus difficiles, elle nous en a averti souvent, ce ne sont pas ceux qui l'ont le plus marquée. Donna dévoile un ressenti très loin du nôtre. Elle se réfugie dans la création de deux personnages, comme deux panoplies en enfiler, celle de Willie ou celle de Carol, quand on n'arriverait pas à entrer en contact par soi-même. Surtout par peur d'être trop vite submergée par ses émotions. Mais que quelchose nous pousse toujours à cette sortie de soi, de son enfermement, de ses sécurités, de sa solitude.

Sur son chemin, ils sont quelques uns,à avoir tenté, à avoir pris le temps, à essayer de brûler du temps pour elle, de parvenir à apprivoiser à la façon du renard avec le petit prince, le monde qui est celui de Donna-Willie-Carol et notre propre monde. Donna le reconnait comme sa souffrance de constater que même avec ceux qui lui ont fait du bien, elle était toujours tentée de fuir ailleurs. On dirait un petit oiseau tombé du nid, blessé. Lorsqu'enfin quelqu'un, un ami, une psy, une voisine, prend le temps de le soigner, ce petit oiseau craint encore trop, d'être mise en cage...Elle fuit devant ceux qui pourtant font écho à sa propre vie.

Elle n'a jamais désespéré de notre monde, ce monde fou qui la prenait souvent  elle-même pour une folle. Elle a tellement cherché à y trouver sa place. Elle est allé d'un travail à un autre, d'un lieu d'habitation à un autre. A travers toutes les difficultés, elle a réussi à frayer son chemin vers un certain épanouissement personnel. Dans les dernières pages du livre, elle raconte la rencontre des quelques enfants autistes, elle nous donne discrètement quelques clés pour approcher un enfant autiste. 

Donna est décédée récemment le 22 avril 2017. "ça y est, on peut dire l'année dernière", même s'il n'y a pas un an.

Je tiens à la remercier très spécialement pour son extraordinaire témoignage.

J'exprime à sa famille, ses amis, toutes ses personnes qui se sont faites proches de cette artiste formidable toute mon admiration et mes félicitations pour ce combat vraiment musclé de toute un vie vers un épanouissement un peu plus grand. Je suis très touché de l'avoir rencontrée par ce témoignage et comme j'aurai aimé moi aussi trainer un peu en sa compagnie. Nous le pouvons tous désormais du moins chacun selon son espérance.

Je vous invite tous à prendre le temps de lire ce témoignage unique et magnifique.

Très belle année 2018 à chacun et chacune d'entre vous

Bien cordialement et solidairement

Christophe

Donna williams nob now

aux éditions J'ai lu,

aux Edition Robert Lafond pour l'édition française.

Ajouter un commentaire